IA et batteries
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Superstitions vs progrès, un combat sans fin....

La situation, où que l'on porte le regard en cette fin d'année 2020 est peu réjouissante.
 
Il faut admettre que nous sommes confrontés à plusieurs combats simultanés. Contre un virus qui est bien installé, actif et évolutif, COVID-19. Contre une autre pathologie qui gangrène de façon toxique la société française : l'islam radical. Contre une réalité tout aussi toxique, le réchauffement climatique anthropique, et plus encore, les attaques permanentes de l'homme contre son milieu naturel, la biosphère.
 
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Mais dans un combat, pour s'en sortir, il faut être mobilsé et croire en un avenir meilleur. Ce qu'on appelait le progrès. Or c'est cette volonté de faire tendre toutes nos ressources et tous nos efforts vers le progrès de l'homme qui nous a guidé depuis le XVIIIe siècle. En voulant s'affranchir des tyrannies et des superstitions, nous avons construit un itinéraire, souvent chaotique, qui nous a extrait, presque totalement, de la misère et de la servitude. Le travail des hommes a été tendu vers cet objectif, le combat politique aussi. mais tous avaient envie d'un monde meilleur. Or le spectacle que nous offrons à nos prédécesseurs est pathétique, indigne de leur espoirs et d leurs combats. Pour ne parler que de la France, nous sommes déchirés, agressifs, virulents. Nous détestons la démocratie, nos institutions, et les femmes et les hommes qui l'incarnent, représentants du peuple démocratiquement élus, forces de l'ordre, enseignants. Ce n'est plus un combat politique, mais le lynchage, l'obscénité de l'insulte permanente dont le président Macron, plus que tout autre est la cible symbolique. Nous avons nous-mêmes fracturé le bouclier de notre démocratie en instituant un relativisme permanent qui autorise tout ignorant à pérorer sur la toile sans fondement. Nous avons foulé aux pieds l'idée que ceux qui savaient avaient peut-être quelque chose à apprendre à ceux qui ne savaient pas encore. Nous n'avons plus de militants formés mais des fans éphémères de télé-réalité, applaudissant à la dernière saillie verbale de leurs héros du jour. La dignité, la décence ont été bafouées dans l'indifférence quand les effigies du chef de l'Etat ont été pendues et brûlées sur les rond-points, quand on a voulu nous faire croire que l'opinion du peuple n'était qu'une somme de points de vie individuels, non informés, contradictoires, dont on a souvent vu la profondeur lors du grand débat. Nous hurlons à la dictature quand il s'agit, collectivement, démocratiquement, d'éradiquer un virus.  Comment voulons-nous que ce spectacle d'une démocratie déchirée, mutilée, piétinée tous les jours par des politiciens médiocres tout à leur haine de ne pas avoir été élus en 2017 et ressassant sans cesse qu'il faut rejouer le match, soit attractive.
 
Quelle attractivité a ce modèle sur les jeunes désorientés qui pensent trouver dans les pensées bellicistes d'un prophète du désert du VIIe siècle les réponses à la complexité du monde du XXIe siècle? Comment expliquer le monde quand l'analyse se limite à une multitude de points de vue intuitifs et erronés sur tous les sujets, de l'usage de la chloroquine à l'inexistence du réchauffement climatique ? Comment prôner l'égalité hommes-femmes quand ds nouvelles prophétesses féministes militent pour la disparition de l'homme au profit du génie lesbien?
 
Pour vivre ensemble il faut partager un diagnostic et construire une vision, dont chacun pourra discuter l'efficacité des moyens pour y parvenir. Cela se nomme la démocratie qu'il est grand temps de faire vibrer de tous ses feux avant de sombrer dans la noirceur de l'obscurantisme, qu'il soit islamique ou fasciste, ce qui est au fond la même chose. Les racines du mal sont les mêmes : l'ignorance et le simplisme.
 
Concluons avec le plaidoyer vibrant de Condorcet en faveur de l'éducation, dont on voit bien que , menacée, elle porte les menaces du retour des superstitions et du charlatanisme.

"L'égalité d'instruction que l'on peut espérer d'atteindre, mais qui doit suffire, est celle qui exclut toute dépendance, ou forcée, ou volon- taire. Nous montrerons, dans l'état actuel des connaissances humaines, les moyens faciles de parvenir à ce but, même pour ceux qui ne peu- vent donner à l'étude qu'un petit nombre de leurs premières années, et, dans le reste de leur vie, quelques heures de loisir. Nous ferons voir que par un choix heureux, et des connaissances elles-mêmes, et des méthodes de les enseigner, on peut instruire la masse entière d'un peu- ple de tout ce que chaque homme a besoin de savoir pour l'économie domestique, pour l'administration de ses affaires, pour le libre déve- loppement de son industrie et de ses facultés ; pour connaître ses droits, les défendre et les exercer ; pour être instruit de ses devoirs, pour pouvoir les bien remplir ; pour juger ses actions et celles des au- tres, d'après ses propres lumières, et n'être étranger à aucun des senti- ments élevés ou délicats qui honorent la nature humaine ; pour ne point dépendre aveuglément de ceux à qui il est obligé de confier le soin de ses affaires ou l'exercice de ses droits, pour être en état de les choisir et de les surveiller, pour n'être plus la dupe de ces erreurs populaires qui tourmentent la vie de craintes superstitieuses et d'espérances chimériques ; pour se défendre contre les préjugés avec les seules forces de sa raison ; enfin, pour échapper aux prestiges du charlatanisme, qui tendrait des pièges à sa fortune, à sa santé, à la liberté de ses opinions et de sa conscience, sous prétexte de l'enrichir, de le guérir et de le sauver."

Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (1793-1794) 202

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Supertisitons vs progre

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