Propos de campagne
24 avril 2017
Si le blog reste le support du temps long, Facebook et Twitter sont les champs du débat en temps réel. Néanmoins certains propos dépassent le temps instantané pour toucher des ressorts plus profonds sur une vision de l'évolution de la démocratie dans un monde global et numérisé. C'est pourquoi j'ai repris ici mes commentaires faits sur Facebook car, à leur relecture, il me semble qu'ils éclairent l'ampleur du débat qui divise, non seulement la France, mais tous les grands pays qui voient leur monde ancien, celui de leur suprématie impériale et coloniale, s'effriter et laisser la place à un monde où les acteurs nouveaux n'ont nullement peur du progrès. Car se plaindre de la mondialisation dans le Pas-de-Calais est légitime, mais pour les centaines de millions d'Indiens, de Chinois, de Vietnamiens et autres peuples qui sont sortis en cinquante ans de la soumission coloniale et du sous-développement, la mondialisation et le numérique ont précisément été le vecteur de leur accession à la prospérité. Comprendre d'où on vient, pour essayer de donner une vision du futur et des objectifs reste la base des grand rendez-vous démocratiques que sont les élections.
La réflexion sur l'impact de la transformation technique sur notre contexte économique social et culturel est depuis onze ans l'unique philosophie de ce blog qui tente de ramener dans le champ du rationnel les débats de l'époque.
13 avril
Cette hystérie qui caractérise les débats sur les réseaux sociaux traduit bien l'extrême faiblesse de la culture politique dans une société où on "like" et on zappe sans discernement... Si on croit qu'au-delà des images de salles plus ou moins vides, des drapeaux et de chants, on vote pour Mister ou Missiz France 2017, on se trompe lourdement. On est pas dans Top Chef. Non que le président de la République soit l'alpha et l'omega de la vie publique, mais quand même il faut choisir quelqu'un qui incarne la France à l'étranger, qui anime une équipe gouvernementale confrontée à 2000 milliards de dettes , qui soit, accessoirement, le chef des armées avec des zozos comme Poutine ou Trump. Il faut donner envie et espoir à tous ceux qui produisent dans ce pays pour développer notre compétitivité et notre attractivité, former les nouvelles générations à un monde complexe et exigeant. Une vision et une ambition qui apportent du sens, mais surtout laissent chacun les interpréter dans son environnement personnel. Car ce qui compte c'est d'accélérer le mouvement de transformation de notre pays dans les fondamentaux : initiative individuelle, créativité, qualités techniques, respect de l'environnement, respect mutuel. Il faut écarter l'émotion, car cinq ans d'émotion, ce sera long, pour identifier la personne la mieux apte à favoriser ce cadre qui permettra à chacun, dans sa sphère, d'avoir envie de résoudre les problèmes. Il est vain de penser qu'un président va "créer" des emplois, soigner les malades, sauver la biodiversité. Arrêtons la pensée magique. Soyons pragmatiques pour fabriquer un cadre propice à la résolution des problèmes de notre communauté nationale dans le cadre plus large des interactions qui nourrissent la vie de notre planète dont on ne peut ignorer aujourd'hui qu'elle constitue un système unique.
21 avril
Au terme de cette campagne qui n'a pas été percutante au niveau de la lucidité économique, nous sommes confrontés en tant que citoyens à un terrible dilemme. Ce n'est pas tant le choix du président qui compte, mais surtout celui de la méthode. La situation économique de la France qui croule sous les déficits et n'a depuis des années qu'une croissance anémique n'offre que peu de marge de manœuvre. L'équation économique est pesante mais claire : retrouver des moyens pour financer nos besoins structurels induits par notre territoire, notre population, notre rôle international, les besoins cruciaux de montée en compétences de tous, les risques sociaux, communautarisme, ghettoïsation, exclusion. Quel que soit le point de vue adopté, nous ne pourrons nous entendre sur les solutions que si nous sommes d'accord sur le diagnostic... Or nous avons besoin d'une vision systémique avant de plonger dans les solutions sectorielles. Il y pour moi un point incontournable, les solutions ne peuvent en aucun cas se trouver dans la poursuite de l'augmentation infinie du déficit public en fonctionnement. Nous avons atteint les limites de l'exaspération en matière de prélèvements. Il faut donc chercher l'efficience du moindre euro de prélèvement public en examinant à la loupe toutes les poches d'inefficience. C'est un travail qui doit être conduit de façon décentralisée en motivant les agents publics sans donner le sentiment de les punir. Car le paradoxe de l'action publique est que malgré le niveau considérable des prélèvements, les services publics sont très souvent mal dotés en moyens de fonctionnement appropriés. Il faut donc provoquer avec les agents publics une révolution de la productivité du secteur public. Pour retrouver du dynamisme productif, il faut s'appuyer sur le tissu économique local, fédérer les PME autour des grandes entreprises de taille mondiale, orienter l'éducation vers les compétences utiles à l'exercice professionnel, abaisser les charges sur les salaires les plus faibles, autant de règles de bon sens dont il faut éliminer l'interprétation idéologique. Après c'est une question de pondération, de pédagogie collective, de négociation et d'équilibre de tout ceci. L'arme atomique qu'est la sortie de l'euro et de l'UE représente un risque systémique majeur. Une dévaluation compétitive n'a qu'un effet de court terme lorsque le tissu économique est fragilisé. Le problème est que nous ne devrions pas avoir besoin des conseils de l'UE ou de Mc Kinsey pour construire le diagnostic et décider. Pourquoi serions-nous incapables de raison, tous seuls, sans voir besoin de se faire admonester par le FMI, l'OCDE, l'UE, le WEF, tous agents de Satan de l'impérialisme anglo-saxon à entendre la plupart des candidats qui n'ont jamais vraiment travaillé en entreprise ?? Qu'est ce qui pourrait changer durablement dans ce pays pour retrouver de la sérénité dans l'analyse des problèmes et dans l'exécution de plans opérationnels de solution ? Arrêtons la dramatisation révolutionnaire, cessons d'exacerber le sentiment que nous, peuple le plus génial de la Terre, nous sommes persécutés par tous les autres, n'adorons pas les idoles du passé, le "grand roman national", le CNR, Mitterrand, Castro, et même de Gaulle qui était un personnage du XIXe siècle plus que du XXIe. Ne cherchons pas le salut dans la fuite improbable, éphémère rideau de fumée qui nous laisserait encore plus seuls face à nos problèmes et à l'ironie du monde. Vision cohérente de notre futur, pragmatisme de l'exécution, décentralisation responsabilisée, confiance dans la capacité individuelle à relever les défis dans le respect mutuel, tel sera mon choix..
21 avril
Au terme de cette campagne qui n'a pas été percutante au niveau de la lucidité économique, nous sommes confrontés en tant que citoyens à un terrible dilemme. Ce n'est pas tant le choix du président qui compte, mais surtout celui de la méthode. La situation économique de la France qui croule sous les déficits et n'a depuis des années qu'une croissance anémique n'offre que peu de marge de manœuvre. L'équation économique est pesante mais claire : retrouver des moyens pour financer nos besoins structurels induits par notre territoire, notre population, notre rôle international, les besoins cruciaux de montée en compétences de tous, les risques sociaux, communautarisme, ghettoïsation, exclusion. Quel que soit le point de vue adopté, nous ne pourrons nous entendre sur les solutions que si nous sommes d'accord sur le diagnostic... Or nous avons besoin d'une vision systémique avant de plonger dans les solutions sectorielles. Il y pour moi un point incontournable, les solutions ne peuvent en aucun cas se trouver dans la poursuite de l'augmentation infinie du déficit public en fonctionnement. Nous avons atteint les limites de l'exaspération en matière de prélèvements. Il faut donc chercher l'efficience du moindre euro de prélèvement public en examinant à la loupe toutes les poches d'inefficience. C'est un travail qui doit être conduit de façon décentralisée en motivant les agents publics sans donner le sentiment de les punir. Car le paradoxe de l'action publique est que malgré le niveau considérable des prélèvements, les services publics sont très souvent mal dotés en moyens de fonctionnement appropriés. Il faut donc provoquer avec les agents publics une révolution de la productivité du secteur public. Pour retrouver du dynamisme productif, il faut s'appuyer sur le tissu économique local, fédérer les PME autour des grandes entreprises de taille mondiale, orienter l'éducation vers les compétences utiles à l'exercice professionnel, abaisser les charges sur les salaires les plus faibles, autant de règles de bon sens dont il faut éliminer l'interprétation idéologique. Après c'est une question de pondération, de pédagogie collective, de négociation et d'équilibre de tout ceci. L'arme atomique qu'est la sortie de l'euro et de l'UE représente un risque systémique majeur. Une dévaluation compétitive n'a qu'un effet de court terme lorsque le tissu économique est fragilisé. Le problème est que nous ne devrions pas avoir besoin des conseils de l'UE ou de Mc Kinsey pour construire le diagnostic et décider. Pourquoi serions-nous incapables de raison, tous seuls, sans voir besoin de se faire admonester par le FMI, l'OCDE, l'UE, le WEF, tous agents de Satan de l'impérialisme anglo-saxon à entendre la plupart des candidats qui n'ont jamais vraiment travaillé en entreprise ?? Qu'est ce qui pourrait changer durablement dans ce pays pour retrouver de la sérénité dans l'analyse des problèmes et dans l'execution de plans opérationnels de solution ? Arrêtons la dramatisation révolutionnaire, cessons d'exacerber le sentiment que nous, peuple le plus génial de la Terre, nous sommes persécutés par tous les autres, n'adorons pas les idoles du passé, le "grand roman national", le CNR, Mitterrand, Castro, et même de Gaulle qui était un personnage du XIXe siècle plus que du XXIe. Ne cherchons pas le salut dans la fuite improbable, éphémère rideau de fumée qui nous laisserait encore plus seuls face à nos problèmes et à l'ironie du monde. Vision cohérente de notre futur, pragmatisme de l'exécution, décentralisation responsabilisée, confiance dans la capacité individuelle à relever les défis dans le respect mutuel, tel sera mon choix..
21 avril
Evidemment, le terrorisme s'invite dans l'isoloir. Face à ces menaces diffuses, impossibles à juguler sans instaurer un état policier, les surenchères verbales sont de peu de poids. La fermeté déclamatoire ne sert à rien, car même les pays les plus experts en la matière ne peuvent rien contre la détermination suicidaire d'un homme seul. Néanmoins il faut lutter avec la plus totale énergie contre les idéologies attentatoires à la liberté de conscience et d'expression, dont le radicalisme religieux est une forme particulièrement toxique. Il n faut rien céder au communautarisme, lutter pour libres les femmes du joug patriarcal, développer l'éducation sans cesse, lutter contre les croyances en faisant de la laïcité un modèle de liberté et de confiance en l'homme. Mais aussi éviter que la misère et le desepoir ne constituent le terreau dans lequel fermentent ces croyances délétères.
24 avril
Le scrutin n'est pas surprenant : il y a bien toujours deux France, mais ce ne sont plus une France de gauche contre une France de droite partagées par une conscience de classe. La fracture, douloureuse, est entre une France ouverte sur la transformation socio-technique, métropolisée, mondialisée, numérique, écologique et une France qui a le sentiment d'avoir perdu cette bataille, périphérique, insuffisamment formée, impuissante à comprendre car non préparée, mais, contrairement aux Etats-Unis nullement abandonnée par la première par le jeu des transferts sociaux considérables qui sont l'honneur de notre pays. C'est une France de nomades contre une France sédentaire. Certains pensent que c'est voulu parce qu'ils voient dans cette situation la main invisible des prédateurs, des banques, du CAC 40, des journaux. Une version nouvelle des 200 familles.
D'autres, dont je suis, n'ignorent pas que le partage de la valeur ajoutée a toujours été un combat, et qu'il y a et aura toujours des prédateurs dans un jeu inégal mais qu'il faut consacrer plus d'attention à la production localisée des richesses qu'à leur distribution irraisonnée. Sont-elles réconciliables ? Et surtout pourquoi les opposer durement. Elles ont besoin l'une de l'autre car nous sommes ensemble un pays unitaire dont la caractéristique unique est justement la solidarité. Il faut donc trouver les moyens de réduire cette fracture par la redynamisation des territoires dépréciés, l'entrepreneuriat de proximité, la formation ininterrompue, la réforme des mécanismes de sécurité sociale pour les rendre plus efficients, une stratégie de sortie des énergies fossiles, la reconnaissance du besoin d’une école dissymétrique qui donne plus à ceux qui en ont le plus besoin…