Genève confirme la reconfiguration du marché

Technologie et santé

 

Un des problèmes les plus complexes posés aux pouvoirs publics de tous les pays de la planète est le financement des dépenses de santé sans cesse croissantes. Qu'il s'agisse de subvenir aux besoins d'une population vieillissante qui souhaite bénéficier le plus longtemps possible de conditions de vie agréables et autonomes, ou de permettre aux populations des pays émergents de résoudre  leurs problèmes de malnutrition, d'hygiène et de maladies endémiques, la demande mondiale de soins et de bien-être va croître de façon continue dans les prochaines décennies. Or cette demande génère des dépenses dont le taux de croissance est largement supérieur à celui du PIB mondial, ce qui conduit à une impasse économique.

Ceci appelle une réponse systémique qui doit agir sur tous les paramètres de gestion de la santé :

- des actions collectives qui impliquent la puissance publique : équipements collectifs contribuant à l'hygène publique, notamment  traitement des déchets et des eaux usées, alimentation en eau potable, politiques d'éducation sanitaire, formation des personnels spécialisés, équipements médicaux, politiques collectives de prévention 

- une prise en compte par les individus de leur "capital biologique" : formation individuelle à la gestion de son capital santé, actions sur la nutrition, prévention individuelle des risques tels que le tabac qui produit six millions de morts par an ou la sécurité routière (1,2 millions de morts par an), recours maîtrisé au système de santé, gestion rationnelle de la prise de médicaments...

L'objectif majeure est d'agir en amont sur les facteurs de risques plutôt que d'en traiter en aval les conséquences. Prévention, plutôt que réparation, est le maître mot de la santé moderne.

Il est évident que l'exploitation du potentiel des techniques numériques est une piste qui suscite beaucoup d'attentes et d'espoirs aussi bien des professionnels de la santé que des financeurs publics ou privés. 

Or si le numérique a largement investi les techniques de pointe, et les plateaux techniques lourds, et donc coûteux, on observe que la gestion individuelle de la santé est encore un terrain largement vierge alors même que la demande d'information de santé sur le web connait une croissance exponentielle. Avec les smartphones, et des outils numériques dédiés, il est possible de déporter l'aide au diagnostic vers les personnes elles-mêmes pour ouvrir dans ce domaine comme dans tous ceux qui sont revisités par le numérique un champ de coopération entre les professionnels et les individus, lucides et informés.

Les pistes d'une médecine, et plus largement d'une attitude de prévention, "assistées par le numérique", sont explorés  par de nombreux canaux - industriels de l'électronique, médecins, assurances, institutions de santé, laboratoires pharmaceutiques - pour constituer un nouveau domaine en cours d'émergence, la e-santé. Ce film produit par une start-up issue de la NASA, scanadu, est une illustration de la convergence de ces outils et pratiques dans un futur proche. Il est clair que ceci bouleverse les croyances habituelles en matière de santé et implique des changements culturels majeurs.

Il faut également lire sur ce thème le livre du Dr Eric Topol "The creative destruction of medicine".

http://www.amazon.com/Creative-Destruction-Medicine-Digital-Revolution/dp/0465025501

http://changethis.com/manifesto/91.01.ChangeMedicine/pdf/91.01.ChangeMedicine.pdf

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