Petit précis à l'usage d'un candidat à la présidentielle : quelle voiture pour être élu ?
08 mai 2011
Dans une compétition électorale qui s’annonce intense, chaque détail comptera… Et l’actualité récente d’un des présumés candidats met en évidence un des critères de choix des plus sensibles, quelle voiture utiliser ?
Le choix d’un véhicule révèle, n’en doutons pas, les plus intimes pulsions. C'est donc important et cela mérite une vraie analyse. Comme il a déjà été suggéré de ne plus voter contre ou pour une personne, mais d’étalonner soigneusement les candidats d’excellent à médiocre, on peut imaginer que le choix du véhicule pourrait également contribuer à affiner les critères de sélection pour être sûrs de ne pas se tromper en 2012... Essayons alors de définir quelques critères simples…
Voiture française ou étrangère ? Là je pense que de l’extrême droite à l’extrême gauche il y aura unanimité : française ! On voit mal le candidat président rouler en Rolls Royce, qui est une voiture allemande, en Jaguar, voiture indienne ou en Volvo désormais chinoise, voire même en Porsche Panamera... Le problème est de savoir ce que signifie ce critère national : lieu de conception, de fabrication, implantation du siège social, nationalité du président de l’entreprise… Disons simplement que Renault, Peugeot, Citroën, que vous connaissez certainement mieux que Ligier, Bolloré, Mia, Lumeneo, AIM, FAM, produisent tous des voitures présumées française. Mais dans le détail c’est plus compliqué. Une Twingo est fabriquée en Slovénie, une 107 en Slovaquie. Puis les voitures ne sont finalement qu’un assemblage de composants, fabriqués ou achetés à des équipementiers, eux-mêmes travaillant avec des sous-traitants de rang 2. Il faut donc, pour être rigoureux, raisonner en pourcentage de valeur ajoutée française. Une voiture assemblée en France mais avec de l’acier Thyssen, des pneus Continental, un équipement électronique Bosch, des air-bags et ceintures Autoliv, firme enregistrée dans le Delaware, des sièges américains Lear mérite d’être analysée dans le détail pour passer l’examen… La mauvaise nouvelle pour le candidat, d’ailleurs pire encore pour le Président, c’est qu’en 2005 la France a exporté 26,2 milliards € et importé 20,6 milliards € de véhicules automobiles, alors qu’en 2009 la France a toujours importé pour 20,8 milliards € de voitures neuves mais n'exporté 13,6 Milliards !
Au-delà du caractère français avéré de son véhicule, le candidat, pour plaire au plus grand nombre devra faire preuve d’un goût sûr… En matière automobile, tout choix est délicat ! Trop banal, ce sera du populisme, trop haut de gamme, évidemment, cela sera perçu comme éliste, arrogant, ne-comprenant-rien-aux-vraies-préocuppations-des-Français. Vraiment une mauvaise note. En matière de très haut de gamme français, les risques sont réduits si on élimine la Bugatti Veyron, vraiment too much avec ses 1000 cv, bien qu’assemblée en Alsace à Molsheim.… C6, C5 sont classiques, mais quand même un peu grosse berline pour dirigeant arrivé. Eliminons la Renault Latitude, aux origine coréennes non dissimulables. La normande Espace, qui vient de Sandouville, est acceptable, bien classique… mais un peu trop famille nombreuse catholique peut-être ? Peut-on se rabattre sur la nordique Scenic, fabriquée en terre ouvrière, à Douai, donc plutôt à gauche. Faut-il alors oser une Laguna (éliminons le coupé, vraiment voyant) ou une C5. Disons centre droit ?
Choisir une voiture de droite, de gauche ou écologiste est un exercice compliqué qui rappelle les querelles familiales d’antan opposant l’instituteur communiste, pro-Renault, firme nationale, fier de sa R4, le médecin centre droit, adepte de la 403, et le patron gaulliste arborant sa DS, noire de préférence. Dans le temps les choses étaient claires !
Essence ou diesel, voici encore un choix bien difficile… L’essence a quelques mérites, sa combustion n’émet pas de particules, mais la consommation est un peu supérieure au diesel… Quant à l’hybride, c’est électoralement difficile à expliquer car il n’y a qu’un modèle français, la Peugeot 3008 Hybrid4 diesel… belle voiture, mais il faudra rentrer dans le débat difficile qui oppose PSA qui parie sur l’hybride plus que sur l’électrique, acheté chez Mitsubishi, alors que l’éternel rivale Renault repousse avec dédain l’hybride pour se jeter dans les bras de ses belles Zoe, Fluence, Kangoo et Twizzy électriques... Bien, l’électrique, souple, nerveux, silencieux, sans rejet au lieu d’usage. Mais comment « électrique » ? Eolien, solaire, ato… ? Quel est le bon choix pour la France ? Je vois bien un candidat EELV ( si on simplifie par EL cela donne bien EV, comme Electric Vehicule, gagné) rouler en électrique solaire, si , monsieur, je vous garantis.
Un candidat, en tout cas une certainement, pourrait rouler en Mia électrique... Mia ? Souvenez vous alors d’Heuliez, dont Mia est la nouvelle société germano-française mais fondamentalement poitevine… devinez qui ?
Il est dommage qu’Olivier Besancenot jette l’éponge car il serait parfait en vélo à assistance électrique Matra… Parions qu’à l’extrême gauche on ira à la gare prendre son TGV seconde classe en Velib’ ou autres variantes locales en prenant bien soin d’appeler le photographe de la PQR. Mieux encore je suggère aux candidats d’exploiter les ressources du covoiturage (http://www.covoiturage.fr/ et ses confrères), excellente solution pour rencontrer les vrais-français-qui-galèrent. Il est encore tôt pour miser totalement sur l’autopartage, mais pour Nice, Rennes et bien sûr Paris… c’est un must !
Chaque candidat devra publier dans ses comptes de campagne sa production de CO2 et expliquer comment il l’a compensée.
Enfin, il peut y avoir un vrai courageux, en EADS 330…
Bon… Je résume mes conseils, et je suis prêt à me mettre à disposition des candidats comme « conseiller en image véhicule », j’hésiterai entre une berline Megane diesel 1,5 l (motorisation raisonnable que je conseille de ne pas dépasser), une 308, une C4 ou j’insiste, une 3008 Hybrid. Tout ceci est très sobre, un brin trop discret, mais l'ère du blin-bling est bien révolue. Plus audacieusement, une 508 me paraît incarner des valeurs équilibrées entre la modernité assumée et le classicisme…
A votre disposition, chers candidats, pour une analyse plus fine et plus ciblée ! En tous cas, évitons le concours d'élégance automobile arbitré par Mme de Fontenay sur la Chaîne parlementaire...
Bonsoir,
Article sympathique. Je vous recommande celui que je viens d'écrire qui témoigne de l'utilisation d'une véhicule électrique: http://didierchambaretaud.blogspot.com/
Certains candidats pourraient l'adopter, je ne le dis pas assez dans l'article, il s'agit d'un véhicule 100% français et qui n'est plus un proto depuis longtemps.
Cdt
Didier
Rédigé par : Didier Chambaretaud | 08 mai 2011 à 22:18
Marrant. Alors, que pensez-vous du bilan final ? Et du choix du désormais ex candidat de la citroen DS5 http://blog.auto-selection.com/francois-holland-citroen-ds5-voiture-presidentielle/ ?
Rédigé par : DS5 | 04 juin 2012 à 16:07