Apples and blackberries...
18 avril 2011
http://www.bbc.co.uk/comedy/clips/p00ctlvg/the_one_ronnie_clips_blackberry_sketch/
Les technologies de l'information sujets d'un sketch désormais fameux... A voir et revoir sans modération
http://www.bbc.co.uk/comedy/clips/p00ctlvg/the_one_ronnie_clips_blackberry_sketch/
Les technologies de l'information sujets d'un sketch désormais fameux... A voir et revoir sans modération
How will the accelerating impact of networked ICTs change our lives and our world? Researchers from Elon University conduct interviews with participants at major international gatherings, asking them to share their expectations for the future. The links below will lead you to audio and/or video interview collections, including many quotable predictions shared by people from all walks of life, many of them at the top of their field.
via www.elon.edu
Nous sommes vraiment face à un (nouveau) paradoxe français.
La compétition économique mondiale est entrée avec le web, depuis quelques années dans une phase nouvelle. Il y a un consensus international pour constater que ce ne sont plus les seuls facteurs matériels qui vont permettre aux entreprises et aux nations de se différencier, mais leur capacité à gérer les données et l’information pour les transformer en connaissances. L’agrégation continue, créative et impertinente, de ces composants permet de construire un flux permanent d’intelligence compétitive qui constitue désormais le vecteur majeur de la performance.
Dans un pays qui dispose encore d'un système de formation compétitif, en tout cas pour une minorité influente, qui se flatte de posséder les plus grandes et plus enviées institutions culturelles, et dont le riche passé est une mine inépuisable de ressources, on devrait se réjouir de voir se développer sur notre planète un outil qui permet de rebattre les cartes de la concurrence internationale en donnant aux idèes une place marquante. Ne fanfaronnait-on pas il y a peu en affirmant que "nous n'avons pas de pétrole mais nous avons des idèes" ? Il est temps de le démontrer.
Or tous les jours on nous explique par les voix les mieux informées, et les plus péremptoires, que le web, décidemment, ce n'est pas une bonne solution. La charge est fréquente et lourde et les exemples abondent: "on" dilue la vraie compétence dans un déluge d'informations non vérifiées, "on" surveille de trop près la vie de nos dirigeants, à l'affût de la moindre de leurs bourdes... et "on" incite les élèves à copier sur Wikipédia sans réfléchir. Le web est "la" cause, non le support... Le web serait donc un endroit mal famé dont il faut vraiment se méfier.
D'après Dominique Reynié (FONDAPOL), "On utilise le net comme un outil nouveau pour faire la même chose qu’hier. La manière de faire de la politique n’a pas changé : on diffuse des idées, on mobilise, on chatouille l’adversaire… C’est dommage : cela vient de la culture centraliste française. On se méfie d’internet et on estime qu’il y a quelque chose de presque aristocratique dans l’exercice du pouvoir. C’est un obstacle. " Pour le NewYork Times qui a consacré un article à la sensibilité des hommes politiques français à la culture internet, « Peut-être plus que tout autre chose, souligne le quotidien américain, Internet est devenu une source exaspérante d’embarras pour la classe dirigeante du pays ».
Cette attitude de certaines acteurs influents de la vie politique face à au web ne doit pas gommer la prise de conscience souvent ancienne par beaucoup d'élus du rôle majeur du web dans le développement de la démocratie. Certains membres du gouvernement ont été précurseurs dans l'usage du blog (Alain Juppé) ou de Twitter (Nathalie Kosciusko-Morizet). Toutefois, c'est un parfum de dénigrement qui domine et apparaît clairement comme un obstacle à la réjuvénation de la vie politique. C'est un frein dangereux à la propagation auprès des plus jeunes citoyens des pratiques plus audacieuses d'une démocratie ouverte et détendue. La rupture générationnelle, qui tend à s'estomper au sein des familles, ne devrait pas se développer au sein de la société démocratique.
Hélas, et c'est tout aussi préoccupant, cette attitude est très fréquente également dans le monde de l'entreprise. Beaucoup de dirigeants craignent l'exposition au web, pour eux-mêmes, d'abord, mais également pour leur entreprise, privilégiant l'aspect défensif de la "sécurité", thème surexploité pour justifier une très grande inertie des stratégies numériques, à l'aspect offensif de la conquête économique par tous les outils et pratiques de la websphère.
Une étude américaine * (Ellon University / Pew research) fait le point, début 2011, sur le futur de l'internet. Cette recherche nous incite à analyser le web de façon beaucoup moins superficielle et anecdotique que ces jugements superficiels. Il s'agit bien d'un monde nouveau qui émerge à travers la globalisation numérique. Les résultats sont explicites : internet contribue pour 81% des experts et 76% des personnes interrogés à enrichir l'intelligence humaine. On comprend mieux, on lit et on écrit de manière nouvelle avec une nouvelle vélocité et capacité d'appréhension. Et, ajoute l'étude, nous en avons besoin car les problèmes qui se posent à la planète ne peuvent plus être résolus par des méthodes anciennes, notamment le système hiérachique, qui ont fait la preuve de leur impuissance. Le web permet à chacun d'entre nous d'exercer des choix de plus en plus larges et par là renforce la qualité de nos décisions. Internet incite à prendre plus d'avis, plus de distance par rapport à la décision et à enrichir le processus de décision.
Pour 81% des experts interrogés (et 80% du panel) le rythme des innovations à venir d'ici 2020 va continuer à être soutenu; les innovations sont non prévisibles, insoupconnables et vont continuer à modifier le paysage de la production et de la consommation.
Car le web est une machine puissante qui ne se limite pas à porter instantanément toutes les informations à la connaissance des deux miliards d'internautes. C'est un outil qui bouleverse les processus de travail dans toutes les disciplines. Car la capture de données, la recherche d’informations et l’élaboration de connaissances ne constituent pas un exercice simple. D’après le MIT, nous avons construit pour la simple année 2010 cent fois le volume d’informations créées depuis l’origine de la civilisation ! Et nous savons que nous ne sommes qu’au début d’une aventure humaine exceptionnelle où la mise en connexion par le web de milliards d’êtres humains constitue une expérience cognitive sans aucun équivalent dans notre histoire. Nous sommes sortis d’une vision linéaire, prédictive du progrès de connaissances pour entrer dans un modèle à la fois systémique et exponentiel, où chaque discipline se nourrit et alimente les progrès des autres disciplines. De cette croissance sans limite vont émerger des produits et services aujourd’hui simplement inimaginables. Il faut donc être préparé à accueillir et exploiter ces innovations, notamment par un management qui privilégie la souplesse, le leadership et l'ouverture.
C'est là où se joue vraiment l'avenir des entreprises : concevoir et mettre sur le marché des produits innovants, attractifs, en ligne avec les besoins des clients est la seule finalité des entreprises. Ceci ne peut plus se faire avec les outils anciens, comme avec le courriel qui a pourtant permis rapidement de décloisonner les entreprises. Il est indispensable de mettre en oeuvre des moyens nouveaux et efficaces de rapprochement des informations structurées issues du système d'information interne et des informations non structurées internes comme externes. Concevoir un nouveau produit ou service, c'est exploiter efficacement le stock d'informations et de connaissances, souvent dormant, partagé entre les partenaires de l'entreprise étendue. Il s’agit non seulement de gérer des données structurées, mais surtout non structurées, dont des images 3D. Veille technologique, analyses concurrentielles, suivi en temps réel du cycle de vie des produits, analyses fines de la réaction des clients sont les nouveaux outils de la performance.
Ceci implique une nouvelle culture managériale comme la mise en place de nouveaux outils efficaces. Ce qui naguère fut un exercice souvent négligé, la gestion et l’archivage des données numériques devient désormais un outil incontournable d'efficacité dans tous les métiers et la préoccupation première des DSI. Dans un marché prolifique et volatile, qui va évoluer très rapidement compte tenu des enjeux majeurs de l’économie de la connaissance, détecter les produits, comme les tendances, et construire des éléments de structuration de l’offre interne de gestion de la connaissance devient une responsabilité majeure des entreprises, et, en leur sein, des directeurs des systèmes d'information. Cette réflexion est indispensable à la construction d’une stratégie dynamique de conception d’une nouvelle génération de systèmes d’information orientés non plus vers la gestion transactionnelle, mais vers la performance cognitive au cœur de l’intelligence économique.
-http://www.elon.edu/e-web/predictions/about.xhtml
-* http://www.elon.edu/e-web/predictions/expertsurveys/2010survey/default.xhtml :
Etude Elon UNiversity / PewResearchCenter "The future of internet IV"