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L'impact du web sur l'économie française

L'émission de France 5, C' à dire a consacré son édition du jeudi 10 mars à l'impact d'internet sur l'économie française. Vous trouvez sur le site la vidéo de cet interview où j'ai été invité à faire connaître mon point de vue. Je reproduis le verbatim fait par l'équipe de l'émission.

http://www.france5.fr/c-a-dire/index-fr.php?page=archives&id_article=1439

En quinze ans, Internet a pris une place considérable, non seulement dans nos vies mais également dans l’économie. Aujourd’hui, le web représente 3,7 % du PIB français, concerne 4 % de la population active, accumule 72 milliards d’euros de chiffre d’affaires et est à l’origine de 25 % de la croissance française, selon une étude du cabinet McKinsey & Company présentée mercredi 9 mars 2011. 

L’avenir économique de la France serait-il lié à la Toile ? Il est vrai, selon Jean-Pierre Corniou, directeur général adjoint du cabinet SIA Conseil, qu’"Internet est un secteur extrêmement intéressant, mais tout dépend de ce que l’on compte. D’ailleurs, l’étude le montre bien : il y a les emplois directs générés par l’économie de l’Internet" - soit, en 2010, un quart des créations d’emplois et un quart de la croissance française - "et il y a tout le reste", c’est-à-dire "le changement de notre vie quotidienne qui a été impulsé par Internet". 

En réalité, poursuit notre invité, "Internet est comme toute innovation technologique. C’est le vieux principe de Schumpeter : l’innovation, cela détruit, cela crée, cela transforme, cela bouleverse l’économie et cela change profondément les relations entre l’homme et la matière". 

Lorsque l’on analyse l’économie actuelle, déclare-t-il, "il y a bien sûr Internet, mais il y a la globalisation". Et il faut bien comprendre que "nous sommes vraiment en train de changer d’époque économique, voire même de civilisation. On change d’époque économique, parce qu’aujourd’hui, les frontières des Etats historiques, traditionnelles, ne sont plus les remparts qu’ils ont été pendant longtemps contre les influences extérieures. On est dans une économique ouverte. Il n’y a pas seulement Internet, mais il y aussi le transport par conteneurs. Un exemple : cela coûte 1,5 euro de prendre un aspirateur au fin fond de la Chine et de l’envoyer dans un supermarché en France. Donc, cela a changé les choses, cela veut dire que l’économie se transforme. Mais Internet, c’est autant de risques que d’opportunités". 

Parmi ces changements, explique Jean-Pierre Corniou, il y a notamment le fait " que l’on a besoin de moins de personnes peu qualifiées dans les économies complexes qui sont les nôtres. On a de plus en plus d’outils qui sont des prothèses intellectuelles - ce que j’appelle le cerveau d’œuvre -, parce que l’on travaille avec nos cerveaux. On a donc moins besoin de force musculaire. On a moins besoin de main d’œuvre. Mais par contre, il faut innover, créer. Et cette économie de l’innovation et de la création est clairement l’économie du XXIe siècle". 

Par ailleurs, il est certain également "que l’on a changé notre rapport au temps, dans tous les domaines. On n’a plus envie d’attendre, on est impatient, on a envie d’avoir une satisfaction immédiate et on s’est habitué à une trame resserrée du temps. Mais simultanément, on recrée des liens avec des gens, on retrouve des gens que l’on avait perdus de vue, on renoue les relations générationnelles dans les familles". 

En résumé, actuellement, "nous allons très vite dans des bouleversements. Et ce qu’il faut, c’est retrouver du sens. C’est permettre à tous les acteurs de la vie économique de comprendre le monde dans lequel nous sommes, et essayer de trouver des opportunités d’action", affirme Jean-Pierre Cornou.

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