Dans le nuage...
16 juin 2010
Je fréquente l'excellent blog de Louis Nauges ( http://nauges.typepad.com/) au nom prédestiné (je viens seulement de m'en rendre compte : Nuages...) qui porte des coups répétés et violents contre l'informatique "canal historique" avec ses champions bien connus. Je ne partage pas toujours son point de vue dans le détail ayant pu constater - à l'insu de mon plein gré- à quel point l'inertie des systèmes d'information, du marché et des compétences condamnait les DSI à être souvent plus conservateurs que ce qu'ils pouvaient souhaiter. Néanmoins, nous partageons la même confiance dans le fait que les mues successives de l'informatique nous conduisent vers un monde où l'abondance d'informations conduira tous les acteurs à devoir changer leur logique de prise de décision en s'appuyant sur des outils simples, efficaces, omniprésents et omni- connectés.
La question n'est plus maintenant "nuage ou pas nuage", mais quand, comment, pour quelles applications, à quel prix ? C'est bien l'organisation de cette nouvelle offre, qui recèle ses propres et nouveaux pièges, qui est le coeur du débat actuel. Comme cela change beaucoup de choses - citons pêle-mêle le clivage maîtrise d'ouvrage/maîtrise d'oeuvre, le paiement des licences, le cycle en V des projets, l'existence même de services exploitation au sein des entreprises...- , il y a beaucoup de travail pour toute la communauté informatique pour revisiter son modèle d'organisation, préparer les changements de processus et de compétences indispensables à la maîtrise de ce nouvel environnement qui coexistera encore longtemps avec le passé..
Je vous revoie à la lecture assidue du blog de Louis, mais je publie ici un commentaire "coup de gueule" que j'y ai mis en ligne hier.
Je tombe avec retard sur ces échanges... Je suis toujours fasciné par l'utilisation de l'argument sécuritaire comme ultime rempart aux changements en cours, dont je partage avec Louis la vision et la lourde charge d'évangélisation depuis des années.
Il suffit que d'aller dans n'importe quel bac d'imprimante de n'importe quelle entreprise pour se procurer des informations intéressantes... Et de soudoyer quelques employés mécontents pour accèder à toute l'information de l'entreprise ! Pourquoi diable monter des manipulations complexes pour aller extraire quelques ko signifiants dans les base de données de Google ou autres ? Ensuite il faut vraiment s'interroger sur ce qui mérite d'être mis sous coffre fort dans les cimetières de données que sont les SI des entreprises...Au moment où l'open innovation apparaît comme le véhicule le plus efficace des découvertes réelles, partager pour en tirer profit paraît mille fois plus efficace que de construire des lignes Maginot fictives.
Non, le vrai problème est bien ailleurs : je lisais avec effarement sur un blog que l'iPad était un produit râté car fermé, au sens propre car on ne pouvait pas l'ouvrir avace un tournevis pour se l'approprier... J'étais halluciné par l'incompréhension totale de l'auteur de ce commentaire qui nous renvoyait à la protohistoire de l'informatique. Bien entendu nous n'avons pas besoin d'un tournevis pour échanger, construire, comprendre s'enthousiasmer devant la capacité des outils modernes de nous mettre en contact et de développer notre intelligence collective. Il est rageant de voir la survivance de ces comportements égoïstes alors que nous avons tellement besoin de développer les échanges pour trouver des réponses aux grands défis de notre époque.
Oui l'informatique de demain sera un composite d'outils hyper-standards gérés dans le nuage et d'outils ultra-sophistiqués pour concevoir des produits et services et surtout s'ossuper vraiment du client... Oui, il y aura besoin de nouveaux talents d'informaticiens, capables d'agréger des composants en temps réel, sans bug, pour innover sans cesse dans notre manière de formaliser, de comprendre et de résoudre nos problèmes. Alors travaillons ensemble à ce futur sans nostalgie pour un passé qui fut en son temps excitant et porteur, mais qui est derrière nous. Franchement vous ne me ferez pas préférer la diligence à ma Prius 3 !