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octobre 2005

Le blues de la hi-tech

Naguère synonyme de croissance continue et donc de carrières attractives pour le personnel, le secteur des hautes technologies – informatique, électronique, télécommunications- semble pris en cet automne 2005 d’une vague de convulsions qui casse une image restée jusqu’alors plutôt intacte et paraissant échapper aux contraintes industrielles et sociales familières aux autres secteurs. Si, égoïstement, ce sont les annonces qui concernent directement la France qui retiennent le plus l’attention, le phénomène est plus large et un vaste mouvement planétaire retaille la structure de ce secteur qui, s’il demeure globalement en croissance, connaît une profonde mutation.

La liste des annonces de restructuration est longue. Hewlett Packard annonce la suppression de 25% de ses effectifs français, soit 1240 emplois, dans le cadre d’un plan de réduction de 6000 emplois en Europe. STMicrolectronics a annoncé 1000 départs d’ici juin 2006, pour finalement réduire cette mesure à 321 personnes. Neuf-Cegetel, a peine né de la fusion entre 9 telecom et Cegetel envisage la suppression de plus de 600 emplois. Dans le secteur des services informatiques, où la concentration s’accélère, les annonces de rapprochement et de restructurations sont quotidiennes. SBS, filiale déficitaire de Siemens, prévoit de réduire ses effectifs en Allemagne de 2400 personnes. Sur le plan mondial, IBM, après avoir vendu sa division PC au chinois Lenovo, a décidé de réduire ses effectifs de 14500 aux Etats-Unis et en Europe , dont un millier en France, tout en annonçant un plan d’embauche de 14000 personnes pour développer ses activités opérationnelles en Inde. Sony , après avoir lancé en 2003 un premier plan de trois ans portant sur 20000 suppressions d’emplois, envisage à nouveau de réduire ses effectifs mondiaux de 10000 personnes, soit 6,6% des effectifs, et de fermer 11 de ses 65 usines, pour retrouver une rentabilité satisfaisante et sa place de leader innovant, contesté par les coréens Samsung et LG. Son concurrent japonais Sanyo non seulement a lancé en juillet 2005 un plan de réduction d'emplois portant sur 14000 personnes, dont 8000 au seul Japon, mais a décidé, compte tenu de ses pertes, de l'accélérer en supprimant 10000 empois en trois mois !

Comment analyser ces mouvements ?

Plus que d’autres, les industries du monde de l’électronique utilisent très largement les technologies de l’information pour construire un modèle à la fois global et souple de conception et de production qui s’appuie sur des ressources partagées mondiales. Grâce à cette agilité, la notion de localisation s’estompe au profit d’une vision de « sourcing mondial » qui permet à ces firmes d’exploiter mieux et plus vite le potentiel global de l’économie mondiale pour s’adapter sans délai aux fluctuations de la demande. Les conséquences de ces mouvements peuvent apparaître brutales car leur exécution répond à une stratégie mondiale dont la vitesse est le principal facteur d’efficacité. Elles semblent échapper aux contraintes locales et choquent une opinion qui assimile encore réduction d’emploi et pertes financières et tolère mal que des firmes prospères taillent dans leurs effectifs sans état d’âme.

Toutefois, ces adaptations sont nécessaires pour soutenir la croissance dynamique d’un secteur plus que jamais bousculé par le désir d’innovation des consommateurs et beaucoup moins stable et serein que son image de succès pourrait laisser penser. Tout délai dans l'adaptation peut se révéler fatal.

Ainsi, les firmes du monde de l’électronique doivent s’adapter très rapidement pour faire face aux vecteurs de transformation de l’offre :
- les mutations techniques et la poussée de l’innovation
- la baisse rapide des prix de vente et l’érosion des marges
- les nouvelles exigences qualitatives des clients
- l’accompagnement de la demande dans les nouvelles zones de consommation

La première remarque consiste à dissocier l’image globale du secteur de son contenu réel en emplois. Quelle que soit la dynamique d’innovation qui caractérise le secteur des nouvelles technologies, qui couvre un champ très large d’activités diverses, , coexistent au sein de ce monde des entreprises performantes et des entreprises plus conventionnelles, de même qu'au sein de chaque entreprise des secteurs vieillissants et de des zones dynamiques. Une société comme HP comprend sous une même marque de nombreuses divisions, certaines très largement profitables, comme les imprimantes, d’autres moins prospères comme les PC ou les serveurs. Le reclassement du portefeuille d’activités conduit à des suppressions d’emploi alors même que l’entreprise est globalement en croissance, généralement sous forme de cession des activités de production ou de regroupements entre concurrents d’activités fragilisées. Le monde de la téléphonie mobile en est un excellent exemple avec le regroupement Sony et Ericcson, ou Siemens et le taïwanais BenQ.

La transformation technique est le premier levier de cette transformation. Chaque nouvelle poussée technique élargit le champ du possible mais remet en cause le modèle antérieur à peine installé. Cette industrie est poussée par l’innovation qui en quelques années a fait du tube cathodique un objet aussi historique que la télévision noir et blanc. La course vers les écrans plats redistribue les cartes du secteur, et déjà s’annonce, grâce à une baisse des prix considérable qui pousse à la démocratisation de ce produit attractif, une crise de surcapacité du secteur. Le développement de la télévision haute définition va conduire à une révision totale de la chaîne de production et de diffusion. Certes le marché de renouvellement des téléviseurs et des équipements techniques et considérable mais la concurrence va très rapidement faire baisser les prix. Comme il y a vingt ans entre le Betamax et le VHS, , la guerre des standards est à nouveau engagée sur le marché des supports entre le Blu-Ray de Sony et le HD DVD de Toshiba. Les acteurs qui arriveront tardivement sur le marché, ou qui se tromperont de standard, ne pourront y amortir leurs dépenses de recherche/développement.
La puissance des réseaux de télécommunications, maintenant encore amplifiée par les multiples opportunités offertes par les supports de communication sans fil - GSM, 3G, Wi-FI, Wimax...- , pousse sans fin la dématérialisation des supports pour remettre en cause le modèle classique de vente d’objets techniques comme le compact disc ou le vidéodisque au profit de services en ligne et du stockage individuel sur disque ou mémoire flash miniaturisés… L’avance technologique est sans cesse contestée et ne confère qu’une avantage fragile de quelques mois. C'est pourquoi le mouvement de restructuration ne se limite plus à la produciton industrielle, mais aussi à la R&D dont on attend des résultats plus rapides et moins coûteux. Ainsi de nombreux centres de recherche se créeent en Inde et en Chine pour profiter de la vitalité du système de formation de ces pays.


Pour financer l’innovation et accompagner le brutal mouvement de baisse des prix engendré par cette compétition, les firmes électroniques cherchent en permanence à réduire leurs coûts de production et à accélérer la sortie de nouveaux produits. Ainsi est né, inventé par Cisco, un nouveau modèle d’entreprise sans usine (« fabless »). Ce nouveau modèle de production à un champion, Flextronics, qui assure pour tous les autres acteurs les services industriels.
Crée en 1990, la firme de Singapour, Flextronics, s’est spécialisée dans l’EMS : « electronics manufacturing services ». Présente dans trente pays, Flextronics réalise un chiffre d’affaires de 15,9 milliards $. Il ne s’agit pas seulement de produire à bas coût dans les pays à faible niveau salarial – Chine, Malaisie, Inde, Brésil- mais de couvrir l’ensemble des besoins des grands marques électroniques mondiales – Alcatel, Dell, Hewlett-Packard, Microsoft, Siemens, Ericcson…- en prenant en charge, en sous-traitance, l’ensemble de la chaîne de valeur, de la conception à la production en intégrant verticalement toutes les étapes de la supply chain.

De même dans ces entreprises mondiales, les emplois dits de support sont regroupés dans des zones qui offrent des solutions à la fois efficientes et moins coûteuses. Ce sont les centres d’appel, mais aussi la gestion de la relation clientèle et de la comptabilité qui ont été les premiers vecteurs de la pénétration du « business process outsourcing » en Inde. La recherche de baisse des coûts n’est pas le seul motif. La qualité de service et l’excellence opérationnelle, surtout dans le monde anglophone, ont été la source du développement de cette activité. L’informatisation en est un vecteur majeur. Les conséquences de ce mouvement sont à la fois la baisse continue des emplois de support, mais aussi la suppression des structures nationales au profit d’ensemble territoriaux plus vastes. C’est le cas d’IBM en Europe qui rationalise ses structures tertiaires internes.

Ces vagues de restructuration ne sont pas nouvelles. L’explosion de la bulle Internet s’est traduite en 2001 par des vagues considérables de réduction d’emploi aux Etats-Unis comme en Europe. Ainsi Cisco, accusant une chute de 86% de son bénéfice et après avoir embauché plus de 20 000 personnes en dix-huit mois, n’hésite pas licencier 8 500 personnes en début d'année 2001 et annonce un second plan social de 3 000 à 5 000 personnes en août. En un an, Nortel Networks a réduit ses effectifs de 52 % (soit 50000 postes supprimés) en taillant lourdement dans son portefeuille d’activités. Alcatel s’est engagé en juin 2000 dans une politique « d’entreprise sans usine » qui a pu choquer à l’époque dans le contexte français.

Dès l’origine née pour un marché mondial, l’industrie informatique a été rejointe , dans un puissant mouvement de convergence, par l’électronique grand public et celle des télécommunications. La globalisation de l’économie a trouvé dans ces secteurs un modèle avec ses champions, les grands firmes informatiques et électroniques dont le champ d’intervention est désormais totalement mondial à travers des marques globales. Elle met en lumière les limites et contradictions d’un modèle économique qui favorise la démocratisation de produits de plus en plus sophistiqués mais fragilise un personnel, pourtant généralement diplômé et éduqué qui ressent beaucoup d’amertume face à la brutalité des changements qui l’affecte et dont il se sentait mieux que d’autres protégé. Le consommateur qui se rue avec enthousiasme sur toutes les innovations numériques n’en a cure…


Apple est-il toujours un fabricant de PC ?

Non, ce n’est pas un canular anticipant la sortie du premier Mac tournant sur un processeur Intel, annoncé pour juin 2006, mais une simple précision de vocabulaire. PC veut en effet dire depuis l’origine, la fin des années soixante-dix, « personal computer » et on a longtemps parlé d’un « PC compatible IBM » pour parler d’un PC fonctionnant sous le système d’exploitation de… Microsoft et sur processeur Intel, d’où le nom désormais familier de plateforme « Wintel ».…

Revenons au singulier destin d’Apple, l’autre pionnier du PC, non compatible… Alors que le grand rassemblement des familiers de la marque annuelle Apple Expo vient de fermer ses portes sans annonce spectaculaire, on ne voit plus Apple communiquer que sur son produit fétiche, l’iPod, dans sa dernière livrée, le nano, encore plus beau et encore plus petit… et aucun produit nouveau n’est venu rafraîchir l’offre de portables et d’ordinateurs de bureau de la marque à la pomme. La fabrication d’ordinateurs est-elle toujours la priorité d’Apple compte tenu de son envol dans le business de la musique ?

Il faut dire que le succès de l’iPod est fracassant. Les derniers chiffres publiés par Apple, le 25 juin dernier, portant sur le troisième trimestre de l’année fiscale sont éloquents. Avec un quintuplement de ses bénéfices par rapport à 2004, un chiffre d’affaires trimestriel de 3,5 milliards $ contre 2 milliards $ pour la même période de 2004, un profit net de 320 millions $, la croissance est spectaculaire sur le marché plutôt stagnant du poste de travail. Car l’iPod en est le vecteur majeur. Il s’est vendu à 6,155 millions d’unités vendues en un trimestre, contre 860000 en 2004 et représente 31,2% des revenus. Les revenus de la vente de musique en ligne ont triplé en un an et représentant désormais 6,6% des revenus d’Apple. Mais les ventes d’ordinateurs, 1182000 Macintosh livrés, ce qui inclut les serveurs Xserve, , en croissance de 35%, contribuent encore pour 46% au chiffre d’affaires, contre 62% en 2004, et les logiciels produisent 239 millions $ de chiffre d’affaires, soit 7,3 %. L’informatique classique est donc encore dominante. Pour combien de temps ?

Apple continue d'innover, mais surtout dans le logiciel. Avec son système d’exploitation Tiger (OS 10.4), habile synthèse entre le monde du logiciel libre, auquel il emprunte les standards et les composants de base, et la patte propriétaire d’Apple avec son interface rajeunie, Apple présente une alternative aboutie et séduisante au monde Microsoft et convainc de plus en plus de convertis « les switch » attirés par l’élégance de l’iPod et tentés d'aller plus loin dans l'offre de la marque, conformément aux hypothèses de Steve Jobs. Plus encore, Apple s’est lancé avec succès dans l’édition de logiciels spécialisés dans la musique avec le célèbre iTunes, disponible aussi sous Windows, pour accéder à la plateforme de vente de musique en ligne qui a ouvert ce marché jusqu'alors balbutiant. Mais d’autres logiciels regroupés dans l’offre iLife 05 attirent vers les plateformes matérielles de la marque en offrant une suite complète et facile à mettre en œuvre d’outils pour la musique, la photo –iPhoto- la vidéo amateur –iMovie-, l'édition de DVD. L’ambition est plus forte avec Final Cut pro qui représente désormais la référence des professionnels et l’édition musicale avec Soundtrack.

Constructeur de matériels esthétiques et séduisants, éditeur d’un système d’exploitation moderne, et de logiciels spécialisés réussis, pionnier de la musique en ligne, fabricant brillant de l’iPod devenu objet culte, Apple sort des sentiers battus du monde plutôt terne du PC pour s’offrir un habit chatoyant de modernité et de séduction, ravissant ses aficionados de toujours, agaçant ses détracteurs fidèles. Steve Jobs a réussi son pari. Mais dans ce monde informatique cruel de l’hyper-compétitivité, nombreux sont ceux qui souhaitent mettre un terme à cette résurrection. La chasse est ouverte.

Rendez-vous le 11 octobre pour analyser les résultats du quatrième trimestre !


Du clavardage... et de l'innovation linguistique francophone

L'Office québecois de la langue française propose systématiquement une traduction française des termes de la société de l'information issus de l'anglais. "Clavardage" est le mot choisi pour "chat".

clavardage n. m.
Activité permettant à un internaute d'avoir une conversation écrite, interactive et en temps réel avec d'autres internautes, par clavier interposé.
Note(s) : Le clavardage peut réunir des internautes provenant du monde entier, qui voient leurs commentaires affichés simultanément sur l'écran d'ordinateur de tous les participants.
Les termes clavardage, bavardage-clavier et cyberbavardage ont été proposés par l'Office québécois de la langue française, en octobre 1997, pour désigner cette notion. Clavardage est un mot-valise formé à partir des mots CLAVier et bavARDAGE. Cyberbavardage présente l'avantage de nous situer immédiatement dans le contexte du cyberespace.
Le terme causette a été adopté, en mars 1999, par la Commission générale de terminologie et de néologie de France.
En raison d'une concurrence inutile avec clavardage, terme adopté par un grand nombre d'usagers du Québec et de la francophonie, les termes tchate (adaptation d'un emprunt direct à l'anglais) et tchatche (mot d'origine espagnole signifiant « parler abondamment ») n'ont pas été retenus pour désigner cette notion.

Le dictionnaire du vocabiulaire d'Internet est disponible en ligne : http://www.granddictionnaire.com, site tout à fait passionnant pour tout francophone qui désire maintenir la vitalité de sa langue !


Le CIGREF fête ses trente-cinq ans !

Lors de son assemblée générale annuelle, la 28 septembre 2005, le CIGREF, Club des grandes entreprises françaises, fête trente-cinq années au service des entreprises et de la communauté des directeurs des systèmes d'information et de leurs équipes.
En 1970, le monde informatique est encore balbutiant... Les constructeurs imposent le modèle propriétaire et laissent peu de place à la négociation et au dialogue avec les utilisateurs. Quatre DSI français décident alors de créer un club pour fédérer leurs efforts, échanger leurs expériences et donner à l'informatique un cadre professionnel au sein des grandes entreprises... Ce fût le début militant d'une grande aventure qui continue, celle de l'informatique d'entreprise, performante et dynamique, capable de s'adapter au changement...

L'assemblée générale a permis de faire le point sur la réalisation du projet stratégique CIGREF 2005 et de présenter la nouvelle vision de ce projet, CIGREF 2010, centré sur la professionnalisation accrue des équipes des directions systèmes d'information confrontées à un écosystème informatique mouvant et à un accroissement du niveau d'exigence des entreprises. De même, l'innovation est considérée comme une mission clef dans le processus de création de valeur.

"Nous avons à casser un de nos dogmes qui nous coûte cher, c’est notre relation au temps. L’informatique d’aujourd’hui est trop lente. Elle est trop lente, parce que si elle crée de la valeur, plus on diffère le lancement et la fin des projets, moins cette création de valeur se concrétise dans les comptes d’exploitation de nos entreprises.
Nous devons donc inventer une informatique ultra professionnelle mais aussi ultra rapide, qui permette très vite d’amener, parce que nous l’avons bien identifié et architecturé, le meilleur de la technologie dans les pratiques et dans les usages.

C’est pourquoi CIGREF 2010 sera plus que jamais un projet de professionnalisation des équipes informatiques françaises pour faire en sorte qu’à travers les règles, les principes, les méthodes de travail qui nous unissent, nous puissions casser les moules et faire en sorte que nos entreprises puissent bénéficier des technologies de l’information, de la communication et de la connaissance, plus vite, moins cher, et de façon plus efficace que leurs compétiteurs. "
(extrait du discours de clotûre)

Le site : http://www.cigref.fr


La gouvernance des systèmes d'information, nouvelle mode ?

Pourquoi le concept de "gouvernance des systèmes d'information" suscite encore beaucoup d'interrogations et de scepticisme notamment des DSI ?

C'est effectivement une situation paradoxale. Si le vocable est nouveau, le principe ne l’est pas. L’informatique par sa complexité et son instabilité justifie une vigilance soutenue car elle constitue le domaine critique de l’entreprise qui subit probablement le plus de modifications, qu’elles soient d’origine interne ( nouveaux processus de travail impliquant de nouveaux systèmes) ou imposées par l’extérieur (nouvelle réglementation, évolutions techniques). Il a toujours fallu maîtriser ces changements, mais, faute de transparence, les dirigeants et les utilisateurs n’en ont compris ni la légitimité ni l’ampleur.

Toutefois, la construction d’une vision stratégique des relations entre la finalité de l’entreprise et les systèmes d’information est devenue une constante des préoccupations des DSI. Or, la gouvernance vise à répondre à la demande de clarification des relations entre acteurs et de transparence des décisions. Les efforts conjoints du CIGREF et de l’AFAI réunis au sein de l’Institut de la gouvernance des systèmes d’information contribuent à rendre le concept compréhensible et surtout pratique.

Toutefois, mettre en oeuvre une démarche globale de gouvernance des systèmes d’information représente encore pour beaucoup de DSI un objectif difficile à atteindre. Les difficultés sont multiples et tiennent à la complexité de la gestion des différents composants techniques et fonctionnels du système d’information au moins autant qu’à l’impréparation et au scepticisme des acteurs.

La première étape consiste donc à convaincre la direction générale que l’informatique doit et peut sortir d’une situation floue par l’utilisation des référentiels désormais proposés sur le marché. Elle comprend une indispensable démarche de communication, puis de formation, sur ces outils qui restent encore insuffisamment connus des dirigeants comme des DSI eux-mêmes

Comment faire pour déployer une politique de gouvernance efficace ?

La gouvernance des systèmes d’information apporte désormais une réponse crédible au double défi de l’innovation et de la robustesse.

Les objectifs de la gouvernance sont clairs. Il faut garantir à travers un cadre de référence :
- une meilleure évaluation de la performance des SI
- une gestion des ressources des SI plus efficace
- une gestion des risques plus efficace
- une amélioration de la valeur des services de l'entreprise par le biais de ses SI
- une meilleure adaptation des SI à la stratégie de l'entreprise.

Appliquer à l’informatique dans l’ensemble de ses composantes des règles de bonne gestion et de transparence donne confiance aux acteurs de l’entreprise sur la pertinence des objectifs et sur l’adaptation des moyens engagés à ces objectifs. La gouvernance permet d’apporter une réponse instrumentée sur la stratégie informatique, les investissements, la qualité de service, la gestion des projets, la maîtrise des risques, la qualité de formation et la motivation des personnels, la politique d’achats et la performance des fournisseurs…

Le COBIT (« Control Objectives for Information and related technology »), dont la première version a été publiée en 1996, constitue la pièce maîtresse du dispositif de gouvernance.
La mission du COBIT est de « rechercher, développer, faire connaître et promouvoir un ensemble d’objectifs de contrôle internationaux en technologies de l’information qui soient généralement acceptés, à jour, et fassent autorité pour l’utilisation au jour le jour par les managers et les auditeurs ». Issu du monde de l’audit à des fins de contrôle, COBIT est devenu un outil de référence permettant aux managers de l’informatique de construire une organisation et une politique cohérente par rapport aux finalités de l’entreprise. COBIT ne doit pas inquiéter, c’est un outil souple et pertinent qu’il faut déployer en fonction de ses moyens propres.

La gouvernance des systèmes d’information met un terme à une tradition d’opacité de l’informatique et permet d’en faire une ressource connue, maîtrisée et respectée.


Objectif

C'est une forme de paresse qui m'a poussé à me jetter à l'eau pour me lancer dans l'aventure du blog... J'ai la chance de pouvoir échanger avec beaucoup de gens, mes collaborateurs, mes amis, mes collégues DSI sur l'évolution de notre société poussée par la formidable puissance de transformation des technologies de l'information.
Passionné à titre personnel par l'ampleur de ces moyens, utilisateur avide de nouveautés, j'avais depuis des années le projet de faire un site web pour prolonger ces échanges et donner plus de robustesse aux arguments évoqués en partageant les sources et en amplifiant la réflexion. Mais un site web est chronophage, exigeant car je voulais faire "bien", et comme souvent cette exigence d'excellence a réduit mes timides efforts à néant.
C'est pourquoi le blog, pré-formaté, proche de la logique du texte linéaire, m'est apparu comme le bon outil... L'expérience déterminera si la simplicité de la technologie est suffisante dans la continuité pour entretenir ce cadre et lui garder suffisamment de séduction et d'intérêt.